Site en construction. Le nouveau site du RNAR est toujours en construction : retrouvez un contenu 100% finalisé dans quelques semaines Contactez nous

Actualité

Réseau RARES : accompagner les porteurs de projets agriruraux

  • Bourgogne-Franche-Comté

  • Agriculture

  • Territoire et gestion de l’espace

  • PEI

Publié le 14 novembre 2025

Créé en 2018 en Bourgogne-Franche-Comté, le réseau RARES fédère des acteurs de l’agriculture, de la recherche, de l'enseignement agricole et de l’économie sociale et solidaire autour d’un objectif commun : accompagner les porteurs de projets « agriruraux ». Soutenu dès son origine par le Partenariat européen pour l’innovation (PEI-AGRI), le FEADER et le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, RARES a depuis été sollicité par plus d’une centaine de porteurs de projets. En 2022, lors d’un séminaire prospectif, les membres du réseau s’étaient fixés un objectif : aller à Bruxelles pour parler d’agriruralité. Deux ans plus tard, leur participation au concours européen ARIA, organisé par le EU CAP Network, concrétise cette ambition. Camille Prat d’Accueil Paysan Bourgogne et Cléa Casagrande de l’AFOCG 39, co-coordinatrices du réseau RARES avec leurs collègues Sarah Verjux et Samuel Chassot, reviennent sur ce projet.

Comment est né le réseau RARES et en quoi son inscription dans un Groupe Opérationnel du Partenariat Européen pour l’Innovation (PEI-AGRI) a-t-elle façonné sa construction ?

Camille Prat : Il y a eu plusieurs projets au sein du réseau RARES. Le premier, RARES 1, s’est tenu entre 2018 et 2019. L’année précédente, Accueil Paysan Bourgogne avait mené une démarche participative en Saône-et-Loire. L’objectif : questionner la place de l'agriculture et de l'alimentation sur un petit territoire. En est ressortie la nécessité d’accompagner les porteurs de projets qui combinent plusieurs activités. Nous avons donc décidé, avec l’association Semeurs du possible, de répondre à l’appel à projet PEI Agri qui finançait l’émergence de groupes opérationnels tels que le réseau RARES. Cela nous a permis de construire nos partenariats et co-construire les actions à mener ensemble.

Cléa Casagrande : Le FEADER était le seul cadre pour financer un projet de coopération innovant tel que le réseau RARES. Nous innovons à plusieurs niveaux : le sujet de l’agriruralité est nouveau, tout comme notre organisation (notre partenariat étant décloisonné et associant des acteurs du monde agricole, de l’économie sociale et solidaire, de la recherche, de l’enseignement…) et notre méthodologie, très ascendante. Cette approche n’aurait pas été possible sans le PEI-AGRI.

Comment définissez-vous l’agriruralité ?

Camille : Nous avons choisi le terme « agriruralité » en 2020, avec l’appui de chercheuses et chercheurs de l’Institut Agro Dijon. Il désigne des personnes qui combinent une production agricole avec d’autres activités qui peuvent en être le prolongement (transformation du produit, vente directe) ou relevant d’une autre nature (activité artisanale, commerciale, de service…). Certains porteurs de projets ont dès le départ la volonté de combiner plusieurs activités complémentaires ; d’autres s’installent en tant qu’agriculteurs, et souhaitent par la suite diversifier leurs activités.

Cléa : Un exemple de projet agrirural : nous accompagnons un couple en reconversion professionnelle qui, anciennement citadin, s’est installé en milieu rural. Il a d’abord créé un lieu d’accueil social et touristique puis a progressivement développé une activité agricole. En effet, ils ont peu à peu acquis des terres grâce aux liens tissés avec des paysans voisins. Cela leur a permis de réaliser le projet agricole. Leur ferme associe aujourd’hui plusieurs activités complémentaires : production et transformation de fruits secs (pommes, prunes, cerises), élevage de moutons et de cochons pour la viande et l’entretien des vergers et des vignes… Engagés dans une démarche agroécologique, ils sont également accompagnés par l’Association française d’agroforesterie.

Pourquoi est-il essentiel de soutenir ces projets ?

Cléa : Soutenir l’agriruralité, c’est répondre à plusieurs enjeux : d’abord celui du renouvellement des générations, car ces profils de plus en plus nombreux participent au maintien d’activités économiques et agricoles dans les zones rurales. C’est aussi une manière de diversifier la production sur les territoires, notamment là où l’agriculture est très spécialisée. C’est par exemple le cas dans le Jura, où l’agriculture se consacre majoritairement à la production du Comté. Diversifier l’agriculture, c’est préserver la biodiversité de ces territoires et aider à les redynamiser.

Camille : Nous avons constaté que de plus en plus de porteurs de projets souhaitaient associer plusieurs activités. Cela posait des questions en termes de choix de statut juridique, social, fiscal. Ces porteurs de projet avaient du mal à trouver les bons interlocuteurs. Notre réseau a pour objectif de créer des ressources adaptées pour les aider dans leurs démarches.

 

 

Regroupons les accompagnateurs des entrepreneurs agricoles et ruraux atypiques en Bourgogne

Pouvez-vous présenter le réseau RARES, ses membres et ses actions ?

Cléa : Le réseau RARES réunit aujourd’hui plusieurs structures actives en Bourgogne–Franche-Comté. On y trouve des acteurs de l’accompagnement agricole comme Accueil Paysan Bourgogne, l’AFOCG 39, CIVAM le Serpolet, Semeurs du Possible, Terre de Lien, BIO BFC, certaines chambres consulaires d’agriculture mais aussi des structures de l’économie sociale et solidaire telles que les Foyers ruraux de l’Yonne, Active 71, Coopilote, BGE Franche-Comté, Le Pôle d’économie solidaire 21. L’Institut Agro Dijon apporte une dimension de recherche, en sociologie notamment, et contribue à produire des données et des références sur l’agriruralité, en collaboration avec le CERD. Ce partenariat mêle ainsi des mondes qui, jusque-là, se côtoyaient peu, bien qu’ils soient pourtant complémentaires. C’est volontaire : nous souhaitions que tous les acteurs concernés par la question de l'installation agricole et agrirurale soient présents au sein du réseau.

Camille : Ensemble, nous développons des outils pour accompagner les porteurs de projets, comme notre boîte à outils disponible en version imprimée et en ligne, une compilation d’informations sur les statuts juridiques, fiscaux et sociaux adaptés aux projets hybrides. La plateforme de l’agrirualité a été pensée pour accompagner les acteurs agriruraux dans leurs projets. Nous organisons également des « Rendez-Vous Croisés » afin de mettre en relation les porteurs de projets et les structures d’accompagnement compétentes. Autre événement : les « Comptoirs des Initiatives citoyennes », des temps d’échanges où se rencontrent citoyens, élu·es, chargé·es de mission dans les collectivités et agriruaux d’un même territoire. 150 personnes y avaient déjà participé à la fin de l’année 2024. Nous travaillons également à la création de ressources de référence avec l’Observatoire de l’agriruralité. Notre objectif est de mieux connaître les différents profils agriruraux, leurs activités, leurs enjeux… Ces données chiffrées nous permettront de mieux les accompagner dans la construction de leur projet.

Quelles sont les perspectives pour le réseau RARES, notamment à travers sa participation au concours européen ARIA ?

Cléa : Les prochaines années vont être consacrées à renforcer l’accompagnement des territoires. Nous souhaitons travailler plus étroitement avec les collectivités locales pour créer des écosystèmes favorables à l’installation des porteurs de projets agriruraux. Cela passe aussi par un travail de plaidoyer pour faire reconnaître l’agriruralité comme une réponse concrète aux enjeux de renouvellement des générations et de transition écologique. Nous avons aussi pour enjeu de faire connaître le terme même d’agrirualité, qui n’est pas encore de notoriété publique.

Camille : L’objectif est aussi de démultiplier ce qui fonctionne déjà : permettre à chaque porteur de projet de trouver sur son territoire, un accompagnement adapté. Après plusieurs années d’expérimentation, nous voulons diffuser l’expérience acquise en Bourgogne–Franche-Comté à l’échelle nationale. La participation au concours européen ARIA, organisé par le EU CAP Network, s’inscrit dans cette logique : c’est une occasion de faire connaître l’agriruralité, de valoriser le travail collectif du réseau et de donner de la visibilité à ces projets qui redynamisent les campagnes.

 

Le concours ARIA du EU CAP Network

Le concours ARIA (Agricultural and Rural Inspiration Awards), porté par le EU CAP Network, met en lumière des projets ruraux innovants, durables et inspirants dans le cadre de la Politique Agricole Commune.

En 2025, ARIA porte son regard sur le renouvellement des générations en milieu rural : plus de 120 candidatures ont été reçues. Seuls 24 projets inspirants ont été présélectionnés. La cérémonie aura lieu le 3 décembre à Bruxelles. Et le public y aura son mot à dire : alors, à vos votes pour soutenir le réseau RARES !

Pour voter, c'est ici

Présentation du réseau dans le cadre du concours ARIA

Contenus similaires

Suivez-nous sur les réseaux sociaux et Abonnez-vous à notre lettre d’information