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Le partenariat européen pour l'innovation au service de la santé des sols

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Publié le 11 juin 2025 Mis à jour le 1 juillet 2025

Les sols sains sont essentiels à tous les processus de la vie sur Terre. Ils ont la capacité durable de soutenir les services écosystémiques.

Deux mains palpant de la terre
/ ©Xavier Remongin/Min.agri.fr

Environ 60% des sols en Europe sont considérés comme malsains en raison des pratiques de gestion actuelles, de la pollution, de l'urbanisation et des effets du changement climatique.

La stratégie européenne pour les sols, la proposition de directive de la Commission européenne sur la surveillance des sols et la résilience (loi sur la surveillance des sols), l'Observatoire européen des sols (EUSO), la Mission Sols, la politique agricole commune (PAC) et son Partenariat européen d'innovation (PEI-AGRI) constituent un cadre efficace pour la gestion durable et la restauration des sols dans les zones urbaines et rurales, afin de répondre aux ambitions du Green Deal.

Actuellement, au sein de l’Union européenne, des Groupes Opérationnels (GO PEI) travaillent sur la thématique de la santé des sols, au travers de plus de 500 projets.

 

Quelques exemples de GO PEI sur la santé des sols :

ROTATION 4 ‰ - De la parcelle au territoire : des pratiques pour répondre à l’objectif 4 ‰

Le GIEE CONSER’SOLS en lien avec la Chambre d’Agriculture de l’Ariège ont animé un GO PEI dont l’objectif est d’accompagner les agriculteurs adhérents engagés dans les pratiques de conservation des sols. Le projet vise d’une part l’évaluation de différentes solutions de rotations et d’autre part l’apport d’amendements organiques pour accroître la fertilité des sols, tout en travaillant sur la gestion et valorisation de gisements de matière organique (approvisionnement des éleveurs locaux notamment). Ces pratiques contribuent à l’atténuation du changement climatique et à l’accroissement de la séquestration du carbone dans l’optique de l’objectif 4‰. Ce projet a été mené en lien avec ARVALIS – Institut du Végétal, l’INRA et Terres Inovia.→

L’initiative 4 pour 1000, lancée par la France lors de la COP21 en 2015, fédère les acteurs volontaires du public et du privé pour lancer les actions concrètes sur le stockage du carbone dans les sols et les pratiques pour y parvenir. L’ambition du 4 pour 1000 est d’engager les agriculteurs de la planète vers une agriculture productive, résiliente et fondée sur une gestion adaptée des terres et des sols.

À l'échelle du territoire, le projet apporte des éléments de réflexion pour développer de nouvelles filières végétales : soja toasté, fourrage, semences de couverts végétaux. Il a également permis d’avancer sur des travaux concernant la gestion territoriale de la matière organique (étude des gisements, mise en place de pilotes expérimentaux pour le transfert de fumier de la montagne vers la plaine…).

À l'échelle de la parcelle, le projet a mis en place des rotations « réalistes », qui s'inscrivent dans le contexte local (débouchés de production, maîtrise des itinéraires techniques), tout en étant encourageantes dans leur capacité à répondre aux objectifs de stockage de carbone. Quatre pratiques innovantes ont été testées, avec des résultats satisfaisants dans la conduite des cultures et l'adoption de nouveaux itinéraires techniques : colza associé, double couverture, semis à la volée de couverts, pâturage de couvert.

Selon la modélisation réalisée, 9 parcelles sur 13 atteignent l'objectif de stockage annuel de carbone de 4 pour 1000 sur 40 ans.

VASC - Remise en état et amélioration des sols : Retour à la terre des sédiments des cours d'eau

Ce PEI, piloté par la Chambre d’agriculture de Charente-Maritime, en lien avec plusieurs organismes de recherche (ADERA, Bordeaux Sciences Agro, Université de Bordeaux), le CEREMA et des exploitants agricoles, visait à lever des verrous majeurs sur la reconstitution et l'amélioration des sols agricoles par apports de sédiments fluviatiles.

L’enjeu a été d’identifier et de quantifier les effets des apports de sédiments sur la qualité des sols, de proposer une nouvelle solution pour améliorer les pratiques de gestion des sédiments de dragage en produisant des données utiles pour faire progresser le contrôle réglementaire national.

Les essais agronomiques ont montré que, sur des terres agricoles, l'épandage de 15 cm maximum de sédiments a permis d'augmenter le rendement des cultures de 20 % et d’améliorer les réserves utiles du sol, susceptible ainsi de réduire les besoins en irrigation du sol. L'avantage économique pour les agriculteurs est donc double : plus de production et moins de coûts. L'utilisation agronomique des sédiments du fleuve Charente est adaptée aux sols de groie, mais pas aux sols de Varennes. Les résultats prometteurs obtenus pour cette nouvelle valorisation agronomique nécessitent néanmoins d'être encadrés car elle ne peut s'adapter à tous les types de sédiments et de sols.

SoViMed - Culture de légumes sur sol vivant dans la région méditerranéenne

Le Centre Expérimental des Fruits et Légumes du Roussillon (SICA CENTREX) a mis en place un GO PEI, en lien avec le CIVAM Bio 66, visant à comparer sur une culture maraîchère, l'effet de la réduction du travail du sol avec une couverture permanente à une parcelle témoin avec travail du sol. L'objectif était d'observer l'impact du non-travail du sol sur le rendement, l'irrigation, la fertilisation, la biodiversité, la structure du sol et le temps de travail.

Au cours des 3 ans d’étude, l'effet du semis direct sur plusieurs cultures a montré une perte de vigueur, une précocité retardée, des rendements de récolte en moyenne plus faibles sauf sur les parcelles recevant 1,5 à 2 fois plus d'eau. Malgré des taux d'azote plus faibles, aucun impact sur la qualité des fruits n’a été observé. Les temps de travail s’avèrent plus longs (désherbage, plantation) que sur une terre travaillée. En revanche, les résultats environnementaux se sont montrés encourageants : meilleure stabilité structurelle et résilience à l'érosion (vents forts) et aux précipitations, amélioration de la réserve utile et résilience à la sécheresse, activité biologique, stockage de carbone.

Ces essais ont permis d’aboutir à des recommandations pour garantir la sécurité des exploitations agricoles sur la réduction du travail du sol plutôt que l'arrêt complet, sur la mise en place d’un travail superficiel des lignes de plantation et l’amélioration progressive du taux de matière organique ou encore sur l’augmentation et le fractionnement de l’irrigation et la revue de la gestion de l’eau pour tenir compte de sa dynamique verticale dans les sols non travaillés.

Webinaire sur la santé des sols du 2 avril 2025

Pour plus d’informations et de projets sur la santé des sols, vous pouvez revoir notre webinaire sur la santé des sols du 2 avril 2025 ici :

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